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Paroles d'Accordeurs

« A mon arrivée dans l’accorderie, j’ai pu voir que si j’avais envie de me faire plaisir pour des activités distrayantes, c’était possible. Il y avait l’embarras du choix.
C’était un soulagement pour moi tous ces possibles. »

« Je me souviens d’un lavage de vitres avec une jeune femme. Le temps de faire le tour de l’appartement, on a beaucoup
discuté. Deux heures étonnantes, c’était très beau, très simple.
L’accorderie en un geste ? C’est comme une chaîne. Tendresse et solidité. Douceur et beauté. Là ce sont mes deux bras mais on peut imaginer deux bras différents. »

« L’accorderie en un geste ?
J’accueille et je vais vers l’autre. »

« Les situations de crise permettent de faire émerger d’autres liens sociaux. On est obligé de se creuser les méninges pour trouver des solutions alternatives.
Les temps de crise, c’est un retour à l’entraide, à la disponibilité des gens. Etre accordeur, c’est se battre pour avoir une vie meilleure. »

« Une autre fois, j’ai fait appel à une accordeuse de 24 ans pour m’aider à faire les vitres et le soir elle est restée manger avec nous. On avait les trois filles autour de nous et l’accordeuse au milieu. L’accorderie, c’est une ouverture aussi pour mes filles.
Je me sens porte-parole de l’accorderie. Je me dis qu’il faut que je témoigne de ce qui s’y passe. »

« Je me demandais ce que je pouvais faire : je ne suis pas bricoleur. Mais j’ai une petite voiture qui peut servir à transporter du
matériel.Et depuis je suis allé chercher pour des accordeurs des meubles aux chantiers Valoristes. J’aime recycler, alors quand une
accordeuse m’a demandé de transporter ses sacs de terreau à la déchetterie, je les ai portés aux jardins familiaux.Un bureau et un lit qui allaient partir à la déchetterie ont pu servir à quelqu’un. »

« Il a fallu un bon moment avant que ça se mette en route. Pendant 4 à 6 mois je n’ai rien fait pour l’accorderie et puis
une personne m’a contacté pour des cours de flûte pour sa petite, je suis allé à une journée portes ouvertes.
En voyant physiquement des personnes, j’ai senti que ça se mettait en route, la pompe était amorcée. Au début, c’était bizarre d’aller chez quelqu’un qu’on ne connaît pas et en même temps c’est quelqu’un qui a en commun avec moi l’accorderie, donc ce n’est pas totalement un inconnu. »

« L’accorderie ça m’a retournée comme une crêpe, et autour de moi on me dit «t’es plus comme avant». Et je n’ai pas envie de retourner comme avant ! Mes relations sont maintenant teintées de tout ce que j’apprends à l’accorderie.
L’accorderie, c’est nous qui la faisons, il faut que chacun ait le souci des autres en lui laissant de la place. »